médicament | Child A | Child B | Child C |
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Bupropion | Utiliser avec précaution, initier à faible dose et titrer lentement | Utiliser avec précaution, initier à faible dose et titrer lentement | Non recommandé |
Mirtazapine | Utiliser avec précaution, initier à faible dose | Utiliser avec précaution, initier à faible dose | Absence de données |
Trazodone | Absence de données | Absence de données | Absence de données |
Vilazodone | Sécuritaire | Sécuritaire | Utiliser avec précaution |
Vortioxétine | Sécuritaire | Sécuritaire | Utiliser avec précaution, initier à faible dose |
Chez la population cirrhotique, il y aurait une forte prévalence de dépression. En effet, au moins 30% des personnes souffrant de cirrhose présenteraient des symptômes dépressifs selon les critères du Beck Depression Inventory. Toutefois, aucune des hypothèses proposées n’a su expliquer la prévalence élevée de dépression chez les personnes cirrhotiques. (Mullish, 2014)
D’autre part, la cirrhose entraîne l’accumulation d’ammoniac pouvant entraîner l’encéphalopathie hépatique. L’encéphalopathie hépatique partage avec la dépression certaines caractéristiques cliniques, comme certains symptômes (ex. : déficits cognitifs) ou zones cérébrales impliquées. (Mullish, 2014) Ainsi, il arrive parfois que l’encéphalopathie hépatique soit mal diagnostiquée et soit confondue avec un trouble psychiatrique. Environ 5% et 24% des cas d’encéphalopathie hépatique sont diagnostiqués à tort comme hypomanie et schizophrénie respectivement. Elle peut aussi être prise pour une dépression psychotique. (Ananth, 1994)
Aussi, la barrière hémato-encéphalique serait plus perméable chez les individus cirrhotiques. Une étude par Weiss et collaborateurs aurait démontré que certains médicaments et métabolites se retrouvaient dans le liquide cérébrospinal de patients souffrant d’encéphalopathie hépatique et non dans celui d’individus en santé. (Weersink, 2019) À cela, il faut ajouter une sensibilité accrue de ces patients aux effets sédatifs des médicaments psychoactifs (ex. : benzodiazépines). (Barnard, 1999) Certains antidépresseurs sont connus pour causer de la somnolence, dont la mirtazapine et trazodone. Une inquiétude avec l’usage des antidépresseurs est leur effet sur l’intervalle QT. Un allongement de l’intervalle QT est plus prévalent chez les patients cirrhotiques que chez les individus en santé. En effet, 47% des patients cirrhotiques ont un intervalle QT prolongé comparativement à 5% des individus en santé. La prévalence de l’allongement du QT augmente avec le stade de sévérité de la cirrhose, allant de 25% en Child-Pugh A, à 51% en Child-Pugh B, puis à 60% en Child-Pugh C. Certains antidépresseurs (comme la mirtazapine et la trazodone) peuvent augmenter le risque d’allongement du QT. Cela met à risque le patient d’arythmie ventriculaire et de mort subite. (Bernardi 1998 et 2012) Il est donc primordial d’évaluer la présence d’allongement du QT avec un ECG, surtout si un antidépresseur est prescrit à un patient cirrhotique.Absorption | F : 90 % (Mauri, 2014)
Comprimés à libération soutenu SR :
Dose unique de 150 mg per os (Micromedex)
Dose unique de 200 mg per os (DeVane, 1990)
Doses de 150 mg per os q12h (monographie)
Comprimés à libération prolongé XL :
Insuffisance hépatique
Dose non spécifiée (monographie)
Dose unique de 200 mg per os (DeVane, 1990)
Doses non spécifiée (Jefferson, 2005)
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Distribution | Liaison protéique : 84 %
Dose unique de 150 mg per os (Micromedex)
Dose unique de 200 mg per os (DeVane, 1990)
Insuffisance hépatique
Dose unique de 200 mg per os (DeVane, 1990)
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Métabolisme |
Métabolisme hépatique extensif
Insuffisance hépatiqueAbsence de données |
Élimination |
Dose unique de 150 mg (monographie)
Dose unique de 200 mg per os (DeVane, 1990)
Élimination rénale (87 %) et par les selles (10 %), seulement 0,5 % est éliminé sans être transformé Insuffisance hépatique
Dose non spécifiée (monographie)
Dose unique de 200 mg per os (DeVane, 1990)
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Recommandations de la monographie |
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En raison de la variabilité des valeurs pharmacocinétiques observées chez des patients présentant une atteinte hépatique légère dans une étude pharmacocinétique à dose unique, le traitement des patients qui ont une atteinte hépatique légère ou modérée doit être institué à la dose minimale recommandée. Le bupropion n'est pas recommandé chez les patients présentant une atteinte hépatique grave. |
Dans la monographie, une étude faite en 1996 a évalué l’effet de la cirrhose sur les paramètres pharmacocinétiques du bupropion. L’étude comprenait 33 sujets. Neuf avaient une atteinte hépatique légère (score Child-Pugh de A), huit présentaient une atteinte sévère (score Child-Pugh de C) et huit étaient en bonne santé. Il a été constaté qu’une atteinte hépatique grave était associée à une ASC triplée. Le temps de demi-vie se retrouvait augmenté de 40 %, et la Cmax était augmentée de 70 %. Il a aussi été constaté dans cette étude que la pharmacocinétique du métabolite actif principal, l’hydroxybupropion, était aussi altérée. Pour ce qui est du groupe avec une atteinte légère, il n’y avait pas de changements pharmacocinétiques (Cmax, ASC, t1/2) significatifs avec le groupe témoin, mais la variabilité des paramètres pharmacocinétiques était plus marqué dans ce groupe. Aucune mention n’a été faite sur l’innocuité du bupropion en cirrhose ou sur la survenu d’effets secondaires chez la population cirrhotique. (Mauri 2014)
Dans une étude de DeVane et collaborateurs, huit individus en santé (groupe témoin) et huit individus ayant une maladie hépatique alcoolique (cinq avaient de la cirrhose, score Child-Pugh non précisé) ont reçu une dose dose unique de 200 mg de bupropion pour évaluer les différences pharmacocinétiques entre les deux groupes. Il a été constaté que l’ASC de la molécule mère augmentait chez les individus malades comparativement au groupe témoin (soit 1664 ± 1150 et 1058 ± 354 ng·hr/ml respectivement), alors que la clairance diminuait (soit 160 ± 37 et 187 ± 85 L/h respectivement). Pour ce qui était de la demi-vie du bupropion, la différence n’était pas statistiquement significative. Cependant, pour l’hydroxybupropion, la demi-vie était significativement augmentée. Elle était de 32,2 h chez les individus cirrhotiques comparativement à 21,1 h chez ceux en santé. À noter toutefois que tous les patients atteints d’hépatopathie alcoolique n’avaient pas tous de la cirrhose. (DeVane, 1990)
Ainsi, il serait recommandé d’initier le bupropion à la plus faible dose possible selon les recommandations plus conservatrices de la monographie. La dose devrait être titrer selon l’efficacité et l’innocuité du traitement chez les sujet ayant une atteinte hépatique légère (score Child-Pugh A et B). Pour les patients ayant un score de Child-Pugh de C, il n’est pas recommandé d’utiliser ce médicament chez cette population. Si toutefois il doit être utilisé, la dose maximale recommandé serait de 150 mg aux deux jours. Dans tous les cas, une surveillance étroite de la survenu d’effets indésirables est recommandée.
Absorption |
Comprimés à libération régulière :
Dose unique de 30 mg per os (Timmer, 2000)
Doses multiples de 30 mg per os (Timmer, 2000)
Insuffisance hépatique
Dose unique de 15 mg per os (monographie)
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Distribution |
Liaison protéique : 85 %
Insuffisance hépatiqueAbsence de données |
Métabolisme |
Métabolisme hépatique important
Insuffisance hépatiqueAbsence de données |
Élimination |
Dose non précisée (monographie)
Dose non précisée à l’état d’équilibre (Timmer, 2000)
Dose unique de 15 mg per os (Timmer, 2000)
Élimination rénale (75 %) et par les selles (15 %) Insuffisance hépatique
Dose unique de 15 mg per os (monographie)
Dose unique de 15 mg per os (Timmer, 2000)
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Recommandations de la monographie |
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La concentration plasmatique de la mirtazapine s’élève chez les patients atteints d’insuffisance hépatique modérée et grave. Chez de tels patients, une augmentation de la dose doit se faire sous étroite surveillance. |
Dans la monographie de la mirtazapine, l’effet d’une atteinte hépatique sur sa pharmacocinétique a été étudié. Le nombre de sujets étudiés n’était pas précisé. Les sujets recevaient une dose unique de 15 mg. Un premier groupe était constitué de personnes ayant une maladie hépatique légère à modérée et un second groupe, d’individus en santé. Il a été démontré que la clairance diminuait de 33 % alors que l’ASC et la t1/2 augmentaient de 57 et 40 % respectivement.
Dans l’étude de Murdoch et collaborateurs, les paramètres pharmacocinétiques d’individus ayant une dysfonction hépatique légère à modérée étaient comparés à ceux d’individus en santé. Huit cirrhotiques et huit patients sains ont reçu une dose unique de 15 mg. La clairance diminuait de 33%. Le temps de demi-vie, quant à lui, augmentait de 39 % chez les individus avec atteinte hépatique (t1/2 (h) : 44,0 ± 4,8), comparativement aux témoins (t1/2 (h) : 31,6 ± 4,8). (Timmer, 2000)
Ainsi, en présence d’insuffisance hépatique légère à modérée, il serait pertinent d’initier la mirtazapine à 50% de la dose initiale usuelle soit 7,5 mg par jour. (Mullish, 2014) La titration des doses devrait se faire graduellement, et le suivi pour la survenu d’effets indésirables devra être fait plus fréquemment chez cette population, surtout lors de l’initiation et de la titration de la dose. Pour les patients ayant une atteinte hépatique sévère, il n’y a pas de données disponibles.
Absorption |
Comprimés à libération régulière :
Dose de 100 mg per os QID pour une semaine (Micromedex)
Comprimés à libération prolongée :
Doses multiples de 300 mg per os DIE (monographie Oleptro)
Insuffisance hépatiqueAbsence de données |
Distribution | Liaison protéique : 89 à 95 %
Dose unique de 100 mg per os (Micromedex)
Doses multiples de 100 mg per os (Micromedex)
Insuffisance hépatiqueAbsence de données |
Métabolisme |
Métabolisme hépatique extensif
Insuffisance hépatiqueAbsence de données |
Élimination |
Dose non précisée (Micromedex)
Comprimés à libération régulière :
Dose unique (Micromedex)
Comprimés à libération prolongée :
Élimination rénale (60 à 70 %, 0,13 % sous forme inchangée) et dans les selles (21 %) Insuffisance hépatiqueAbsence de données |
Recommandations de la monographie |
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La trazodone n’a pas été étudiée chez les patients atteints d’insuffisance hépatique. Utiliser avec prudence trazodone chez cette population. |
Aucune étude évaluant la pharmacocinétique de la trazodone chez les individus atteints d’insuffisance hépatique n’a été identifiée. Il y a également absence de données et d’études sur l’innocuité de la trazodone chez cette même population.
Étant donné l’absence de données sur l’usage de la trazodone en cirrhose, il serait préférable de privilégier un autre antidépresseur chez cette population. Compte tenu des paramètres pharmacocinétiques de la molécule (métabolisme hépatique extensif), un impact significatif de la cirrhose est attendu. Donc, si la trazodone doit être utilisée chez un patient souffrant d’insuffisance hépatique, il serait prudent de surveiller plus étroitement la survenu d’effets indésirables, notamment la somnolence. (Barnard, 1999)
Cependant, au sein du département d’hépatologie au CHUM, la trazodone est fréquemment employée comme hypnotique pour traiter l’insomnie. Étant donné les faibles doses utilisées comparativement à celles employées en dépression, même une altération majeure des paramètres pharmacocinétiques résulterait en une exposition à des doses acceptables de la molécule. Son emploi pourrait donc être considéré dans cette indication.Absorption |
Comprimés à libération régulière :
Doses multiples de 40 mg per os DIE (monographie)
Dose unique de 20 mg per os (Boinpally, 2015)
*La nourriture augmente la biodisponibilité. Cmax et ASC augmente de 147 à 160 % et 64 à 85 % respectivement. Insuffisance hépatique
Dose unique de 20 mg per os (monographie)
Dose unique de 20 mg per os (Boinpally, 2015)
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Distribution | Liaison protéique : 96 à 99 %
Dose unique de 20 mg per os (Boinpally, 2015)
Insuffisance hépatique
Dose unique de 20 mg per os (Boinpally, 2015)
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Métabolisme |
Métabolisme hépatique important
Insuffisance hépatiqueAbsence de données |
Élimination |
Dose non précisée (monographie)
Insuffisance hépatique
Dose unique de 20 mg per os (Boinpally, 2015)
Dose unique de 20 mg per os (Boinpally, 2015)
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Recommandations de la monographie |
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Puisqu’aucun changement pharmacocinétique n’a été constaté en insuffisance hépatique légère à modérée, il n’y a pas d’ajustement de dose nécessaire en insuffisance hépatique légère à modérée. Étant donnée le peu de données en insuffisance hépatique sévère, il faut faire preuve de prudence lorsque la vilazodone est employé chez un patient ayant de l’insuffisance hépatique sévère. |
Dans un article de Boinpally et collaborateurs, deux études ont été réalisées auprès de la population cirrhotique pour déterminer l’effet de la cirrhose sur la pharmacocinétique de la vilazodone. Pour les deux études, une dose orale unique de 20 mg de vilazodone a été administrée. Dans le première étude, un groupe d’individus souffrant de cirrhose légère (Child-Pugh A, n = 8) et un groupe souffrant de cirrhose modérée (Child-Pugh B, n = 8) étaient comparés à deux groupes témoins (n = 8 pour chaque groupe). Il a été constaté qu’il n’y avait pas de différences statistiquement significatives entre les groupes pour les paramètres ASC, Cmax, Tmax et t1/2. Dans la seconde étude, des sujets atteint de dysfonction hépatique sévère (Child-Pugh C, n = 8) étaient comparés à un groupe témoin (n = 8). Les paramètres Cmax et ASC étaient diminuées d’environ 29% et 17% respectivement chez les individus ayant une atteinte hépatique sévère comparativement au groupe témoin. Tmax et t1/2 étaient similaires entre les deux groupes. Dans le groupe avec atteinte sévère, quatre des huits patients ont présenté un épisode de vomissement dans les quatre heures suivant la prise du médicament. Les données pharmacocinétiques ont été regroupées et présentées en deux groupes, selon si les patients avaient vomi ou non. Quant au profil d’innocuité, une proportion légèrement plus élevée de patients cirrhotiques a souffert de diarrhée. Dix sujets atteints de cirrhose, tous stades confondus, ont présenté des vomissements comparés à cinq pour le groupe témoin. Aussi, trois effets indésirables de sévérité modérée ont été rapportés,, soit douleur au dos (cirrhose modérée), diarrhée (témoin) et influenza (témoin). Aucun effet indésirable sévère n’a été rapporté dans l’étude. (Boinpally, 2015)
Considérant que les paramètres pharmacocinétiques demeurent similaires en cirrhose légère à modérée, la vilazodone peut être utilisé sans ajustement posologique chez cette population. En cirrhose sévère, il n’y a pas d’ajustement de dose recommandé. Nous recommandons tout de même de faire preuve de prudence chez ce groupe de patients, considérant que la molécule subi un métabolisme hépatique extensif et que le nombre de patient étudié en cirrhose était faible. De plus, étant donné la récente mise en marché de la molécule et, du fait même, le peu de recul sur son utilisation à grande échelle, il paraît plus prudent d’utiliser la vilazodone avec précaution chez les patients en cirrhose avancée.
Absorption |
Comprimés à libération régulière :
Doses multiples de 5 mg (Micromedex)
Doses multiples de 10 mg (Micromedex)
Doses multiples de 20 mg (Micromedex)
Insuffisance hépatique
Dose unique de 10 mg (Chen, 2018)
Child B : (ratio cirrhotique/sujet sain)
Dose unique de 5 mg (Chen, 2018)
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Distribution |
Liaison protéique : 98 à 99 %
Insuffisance hépatiqueAbsence de données |
Métabolisme |
Métabolisme hépatique important
Insuffisance hépatiqueAbsence de données |
Élimination |
Dose non précisée (monographie)
Élimination rénale (59%) et dans les selles (26%) sous forme de métabolites Insuffisance hépatiqueAbsence de données |
Recommandations de la monographie |
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Chez les sujets d’un essai sur la vortioxétine qui souffraient d’insuffisance hépatique légère à modérée, les paramètres pharmacocinétiques de la vortioxétine sont demeurés inchangés. C’est pourquoi aucun ajustement posologique n’est recommandé en présence d’insuffisance hépatique légère à modérée. Cependant, en raison du métabolisme hépatique important de la vortioxétine, la prudence s'impose lorsqu’elle est prescrit à des patients atteints d'insuffisance hépatique modérée. La vortioxétine n’ayant pas fait l’objet d’essais chez des patients souffrant d'insuffisance hépatique sévère, son utilisation n'est pas recommandée chez ces patients. |
L’effet de l’insuffisance hépatique sur la pharmacocinétique de la vortioxétine a été étudiée dans deux études par Chen et collaborateurs. Dans la première, trois groupes ont reçu une dose unique de 10 mg de vortioxétine (Child-Pugh A, n = 8; Child-Pugh B, n = 8; témoin, n = 8). L’ASC et la Cmax étaient diminuées de 9% et 2% respectivement en insuffisance hépatique légère et de 2% et 16% en insuffisance hépatique modérée comparativement au groupe contrôle. Toutefois, dans les deux cas, les différences n’étaient pas statistiquement significatives. Dans la seconde étude, des sujets atteints d’insuffisance hépatique sévère (Child-Pugh C, n= 8) étaient comparés à un groupe témoin (n = 8). Tous les sujets recevaient une dose unique de 5 mg. L’ASC augmentait de 10% alors que la Cmax diminuait de 24%, mais les changements n’étaient pas statistiquement significatifs. (Chen, 2018)
Ainsi, en cirrhose légère et modérée, aucun ajustement de dose ne semble nécessaire. Cependant, en cirrhose sévère, malgré l’absence de modifications pharmacocinétiques, il serait préférable d’initier à faible dose (5 mg une fois par jour) et de titrer lentement la vortioxétine, étant donné son métabolisme hépatique extensif. De plus, étant donné la récente mise en marché de la molécule et, du fait même, le peu de recul sur son utilisation à grande échelle, il paraît plus prudent d’utiliser la vortioxétine avec précaution chez les patients en cirrhose avancée.