médicament | Child A | Child B | Child C |
---|---|---|---|
Acide méfénamique | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Acide tiaprofénique | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Célécoxib | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Étodolac | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Floctafénine | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Flurbiprofène | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Ibuprofène | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Indométhacine | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Kétoprofène | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Kétorolac | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Méloxicam | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Nabumétone | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Naproxène | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Oxaprozine | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Piroxicam | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Sulindac | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
Ténoxicam | Non recommandé | Non recommandé | Non recommandé |
L’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est contre-indiquée chez les patients souffrant de cirrhose. Cette classe médicamenteuse peut engendrer des effets néfastes à de nombreux niveaux chez cette population. (EASL guidelines 2018)
Les AINS sont des inhibiteurs de la cyclooxygénase. Ces médicaments exercent des effets anti-inflammatoires et analgésiques en inhibant la synthèse de prostaglandines. Ces dernières remplissent de nombreuses fonctions physiologiques, notamment le maintien de l’intégrité de la muqueuse du tractus digestif. Les patients atteints de cirrhose présentent un risque accru saignement gastro-intestinal étant donné la prévalence fréquemment augmentée de coagulopathie ainsi que le fait qu’ils peuvent présenter des thrombocytopénies. (Elhosseiny 2019)(Malespin 2018) Ce risque est d’autant plus augmenté chez les patients avec hypertension portale et présentant des varices oesophagiennes et/ou gastriques, une gastropathie secondaire et des ectasies vasculaires antrales. (Chandok 2010)
Les prostaglandines permettent également d’avoir un effet de vasodilatation au niveau des vaisseaux irrigants les reins afin de maintenir l’homéostasie. En cirrhose, le processus de vasodilatation du réseau splanchnique diminue le volume circulant effectif et du fait même, la perfusion de certains organes tels que les reins. Le système rénine-angiotensine-aldostérone est alors très sollicité pour permettre de maintenir une perfusion adéquate des reins. L’utilisation des AINS est associée à un risque important d’insuffisance rénale aiguë et de syndrome hépato-rénal chez les cirrhotiques. (Malespin 2018)(Chandok 2010) Ils peuvent également nuire à la natriurèse (mener à une rétention hydrosodée) et ainsi provoquer ou aggraver l’ascite.
Malgré que certains anti-inflammatoires soient des inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase-2 (le célécoxib, par exemple) et qu’ils auraient moins d’effets délétères au niveau du tube digestif, leur utilisation ne peut toutefois par être recommandée. (EASL guidelines 2018)(Malespin 2018) Un patient cirrhotique présentant des douleurs ne devrait donc pas se faire recommander l’utilisation d’un AINS. L’acétaminophène est l’analgésique à privilégier, étant donné son profil d’innocuité plus favorable (voir la fiche Acétaminophène disponible sur le site). L’utilisation d’opioïdes à faible dose pourrait être envisagée, en portant une attention particulière au risque de survenue d’encéphalopathie hépatique. Lorsque la douleur est localisée, il peut être tenté pour une courte durée d’utiliser un anti-inflammatoire non stéroïdien topique (tel que le gel de diclofénac par exemple). (Rakoski 2018)